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29 Dec

6. Brésil, les quatres ailes sur la route

Publié par sans nom

En haut d'une colline surplombant la ville un arbre singulier veille sur la dernière nuit passée à Capao.

Le ciel étoilé est magnifique et le vent ébranle doucement les branches, qui bercent les hamacs pour un sommeil des plus doux.

Le lendemain c'est le marché, petit déjeuné de mangues, papayes et noix de coco: Dernier repas pris ensemble, les trois garçons partant pour la côte et Camille et moi-même pour le sud...

Nous sommes attendues à sao Paulo pour Noël, nous prévoyons une petit semaine d'auto-stop pour parcourir les quelques 2000 km de trajet.

Après 4 sauts de puce en voitures un camionneur nous prend pour une plus grande distance. Emmanuel a neuf frères tous camionneurs et quatre soeurs toutes prof.

Il est le plus jeune et a déjà trois filles et trois fils, tous de mères différentes.

Il peut rouler 5 jours et 5 nuits sans dormir grâce à des petites pastilles blanches qui, d'après lui, renforce la concentration et permettent aussi de voir trois fois plus loin.

Amphétamine, ça explique sa minceur.

Le camionneur d'après transporte des cartons de chips: Il nous en offre des tas, ainsi que des biscuits industriels, du coca du fanta des bières... Dur de refuser.

Le soir venu nous envisageons d'aller poser la tente quelque part dans la campagne environnante mais notre chauffeur trouve ça tellement dangereux qu'il nous offre une chambre d'hôtel! Nous interrogeons nos détecteurs á embrouille: RAS, et ayant l´habitude de dormir dans la pampa, aucune envie de confort ne perturbe notre intuition: On passe une super nuit!

Le lendemain deux "copines" font un bout de route avec nous, il offre le petit déjeuner pour tous...

Etant sur la bonne route nous faisons un panneau Sao Paulo, ça marche!

Le break suivant y va, le type nous invite dans un self où la nourriture se paie au poids, système très populaire au Brésil.

On pensait faire toute le trajet avec lui mais le lendemain, le détecteur fait BIP BIP nous lui demandons de nous laisser sur la route: Depuis la veille son comportement nous met un peu mal á l´aise, il conduit de façon TRÉS téméraire et aujourd'hui il montre en plus des signes de fatigue et de nervosité, nous préférons voyager lentement mais plus sereinement.

Le camion suivant transporte des papayes mais il est très sérieux, on ne peux pas piocher...

Impossible de trouver de la vraie nourriture sur les stations essences, tout est sucré, sur-emballé, bourré de conservateur. on grignote nos provisions de route.

On croise un accident mortel: choc frontal entre deux voitures. On est bien confortées dans nos décisions.

On se fait posée avant la nuit et nous offrons un vrai repas dans un buffet a volonté, en faisant des réserves pour le lendemain. Ensuite nous installons la tente à l'écart. On aurait bien aimée se laver mais bon, on ne peut pas se faire payer des hôtels tous les jours...

Le ciel a dû entendre notre désir secret car 5 minutes après avoir monté le camp un orage torrentiel comme seul les pays tropicaux en connaissent nous tombe dessus. Ma petite tente chérie résiste très bien (marque Eurêka! C'est cher mais vraiment de la bonne qualité) rien n'est mouillé. Et merci pour la douche!

Le camionneur du lendemain est hilare en apprenant que nous sommes végétariennes, en effet il transporte deux tonnes de viande pour l'exportation.

Il nous emmène jusqu'à l'entré de Sao Paulo, nous nous arrêtons dans une station qui nous donne l'autorisation de mettre la tente sous un toit accolé aux bâtiments. Hors de vue, nous dormons tranquille.

Le matin, impossible de trouver un véhicule se dirigeant vers le petit village que nous cherchons à atteindre, on se fait poser á la station de bus et finissons l'aventure par une heure de trajet tout confort.

Les gens en général ne comprennent pas l'esprit dans lequel nous voyageons, un petit peu quand nous leur disons que moins nous dépensons plus nous pouvons rester dans leur beau pays, mais pas du tout quand nous exprimons notre envie de rencontrer des gens, le vrai Brésil.

On se fait traiter de folles, parfois de courageuses.

Ce ne sont que des hommes qui conduisent, les femmes sont accompagnées ou utilisent les transports en commun. On ne voit que des femmes aux arrêts de bus.

A travail égal, le salaire est bien plus bas pour une femme.

Les jeunes filles arrêtent souvent leurs études, si elles en font, pour rester à la maison.

L'avortement est interdit, et il n'est pas rare de croiser des mamans de 15 ans.

L´ égalité des sexe a beaucoup de chemin á faire au Brésil.

La personnalité plutôt macho de la plupart des hommes que nous rencontrons s'allie tantôt avec un comportement de surprotection pesant tantôt avec des tentatives d'abordage qu'il faut contrer très fermement.

La prostitution est commune. Les étudiantes ont besoins d´argent. C´est un moyen facile de se procurer de quoi vivre selon le model proposé par les publicités et les séries télé á l´americaine.

Les figurants sont toujours blanc et mince, alors que la grande majorité est mate et bien en chaire. Dans les vitrines, parfois, des manequins aux proportions réalistes.

(Les photos bientôt)

6. Brésil, les quatres ailes sur la route
6. Brésil, les quatres ailes sur la route
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Voyage sur la belle bleue